Vie(s)








le dragon (écriture automatique)

le dragon se faufile de Xian à Bangkok il retire ses écailles quand la terre est morte et je le contemple dans ses fougueux mouvements lui maître du temps il n’y a pas plus beau que le mythe du dragon vengeur pause et je le rejoins dans sa ferveur pause et je le suis dans ses trouvailles rouge or tout en chaleur il combat les démons de mon entourage toujours puissant toujours haletant le dragon m'aide à me recentrer sur l'important l'indispensable il est le socle de mon tempérament et je l'attends à chaque coin de rue.

Peggy P. 




arrière saison

le vent
cinglant
la mousse 
mouillée 
les feuilles
douces
la voix de ma tante
calme et familière 
les branches
craquantes
bonnet et gants
chauds
un chevreuil
au loin
la terre
ferme
ancrées 
une buse
majestueuse
nous avançons 
le ciel en héritage. 

Peggy P. 






la rupture

le matin le midi le soir
aucune réponse de ta part
et puis le temps qui s'écoule 
sans entendre ta voix
il est des caractères silencieux
je ne le croyais pas 
je ne le pensais pas de toi
demain matin midi et soir
je sens que cela continuera 
l'abandon ou la séparation me coûtent 
j'ai du mal à accepter les ruptures
ce n'est pas dans ma nature 
tu respires tu souris tu joues
moi aussi
mais dans une moindre mesure
sachant que je ne te reverrai pas
il y aura des matins midis et soirs
où je penserai à toi
avec tendresse
et sans ressenti comme aujourd'hui 
le temps doit faire les choses
il est long parfois le temps. 

Peggy P. 



un banc une feuille
mon coeur est en deuil
l'été s'en est allé
et l'hiver retient son souffle
novembre se met en boule 
dans les foyers
l'arrière saison a commencé 
sans pouvoir te parler
ce sera longtemps ainsi
le futur n'apportera rien
sinon de nouveaux matins
qui seront bien vite taris 
avancer sans toi à mes côtés 
inimaginable c'était c'est ce sera
au bal tu ne me conduiras pas
la danse nous a quittés 
le poème est déjà lancé 
que sur mon corps viennent les ratures 
il n'y aura plus aucune armure
pour de l'infini m'isoler.

Peggy P.




Pour quelques heures seulement 
La date changera et nous changerons
D'état d'esprit 
Juste parce que le Soleil se sera levé
Un autre jour
Et tout semble nouveau rajeuni oublié 
Et tout paraît frais et enthousiasmant
Pour quelques heures seulement 
L'obscurité nous défions
La Lune ne nous devine pas
Derrière nos étoiles de 60 Watt
Nous brillons en bas 
Brûlons tout bas
Crépitons d'impatience 
Pour quelques heures seulement 
Le sommeil ne nous conquerra pas
Les minutes auront beau défiler
Nos yeux resteront grand ouverts
Luttant contre les souvenirs
Les refrains et les ostinatos 
Que demain arrachera à nos rêves. 

Peggy P.




Le soir s'éteint 
Sagement rangées les bougies
Sont prêtes en cas de coupure
La nuit arrive 
Et ses murmures
Simple rengaine du quotidien 

Les ombres se sont réunies 
Vives
Me parleront-elles un jour ?
Après l'orage ou avant la pluie ?

Désormais aux alentours 
Gronde le ciel pleurent les nuages
Les gouttes dansent sur la terrasse 
Et les feuilles du tilleul résistent 

La chaleur a fait ses bagages
Le deuil et les rires se fracassent 
Dans un tourbillon désordonné 
Le vie arbore un pincement triste
Qui à mon cœur s'agrippe sans pitié. 

Peggy P. 




Puisque

Plus forte que beaucoup 
L'écriture a repris son chemin
Bancale décalée 
Elle se moque d'être écorchée 
Puisque 
Faisant fi de toute régularité 
L'écriture s'empare de moi 
Pour me faire exister
Puisque
Elle s'aventure là où je ne serais pas allée 
Dans les recoins d'une âme blessée 
Dans les sous-sols et les greniers
Puisque
L'écriture serait-elle une fin en soi
Puisque?
Elle est là elle est revenue 
Et c'est tant mieux 
Ou tant pis
Puisque.

Peggy P. 



chagrin
larmes amères 
au goût salé 
les plages s'assèchent
et les lacs se tarissent 

dans un coin 
les rêves font la fête 

Peggy P. 





Textuellement vôtre 

Je les re-connais des yeux
Mais ne sais mes poèmes réciter.
Ils renaissent en chaque bouche
Qui n'est pas mienne.
Étrangère à mes propres mots,
Je les cède aux lectrices et lecteurs:
Ils sont les leurs,
Les embellissent,
Tandis que, moi, je les bredouille,
Laissant sortir de mon cœur 
Ces purs produits de mon esprit.

Je ne les théâtralise 
Pas
Cachée derrière mon texte.

J'écris le beau 
Mais ne peux le dire.

Ceci est une déclaration à mon lectorat.
Si je suis vous,
Désormais vous êtes moi.

Peggy P. 





La maison

J'écris parce que l'écriture m’habite.
L'écriture est en moi dans sa maison.
Y résonnent souvent des bruits
Car elle est constamment en rénovation.
J'écoute souvent ce que les murs ont à me dire:
Un craquement, un “ploc” métallique
M'inspirent ou me recentrent.
Dans chacune de ses pièces s'invente une histoire,
Une sorte de pays à découvrir.
Alors je rentre dans chacune d'elles,
Laisse libre cours à mes sens 
Et frémis de joie à l'écoute de son langage.
Ici il sera rude,
Là il sera doux.
J'emploie ses mots comme on entre en religion
Et je m’exalte de me savoir encore vierge à chacune de mes visites.
Ressentir et jouer avec les saisons
M'aidera à percer les mystères 
Qui restent enfouis en moi.
Quand j'en sors je change de point de vue
Et j'entame un nouvel élan 
Vers un univers sans fin.

Peggy P.






tout

tout ce qui s’avale
comme une bulle d'air 
du fond de la gorge 
jusqu'au cœur
silences maintes fois répétés
paroles mille fois remâchées 

tout ce qui se tord
comme les doigts 
de la timidité 
tension extrême 
de notre humanité 

tous ceux qui trébuchent
comme des enfants
iront bien loin
prendront leur temps

tous ceux qui observent 
comme les animaux
pourront s'échapper de la nef

tout ce qui vole
saura reconnaître 

tous ceux qui aiment. 

Peggy P.





Le ciel attendra 
Qu'un nuage désespère 
Et pleure soudain
Déchirant son âme brune
Jusqu'à l'arrivée du vent

Peggy P 


Plus qu'un paysage
Une ode à ce qui n'est plus
Un art lent et long 
Qui ne saurait perdurer 
Dans l'âtre à jamais éteint

Peggy P 




la page blanche angoisse des examens folie de l'écrivain terre vierge où tout est à conquérir large champ des possibles immensité immaculée sans frontières ni zone économique exclusive la page blanche regorge d'opportunités y coucher des mots s'y coucher recouvrir ses draps d'un duvet bleuté ou noircir son oreiller place à l'éternité quand rien n'a commencé sans début ni fin la page blanche offre son écrin aux poètes nouvellistes essayistes écrivains déborde de pensées et d'idées avec ou sans marge lignes ou quadrillage la page blanche est un cadeau la page blanche est une bénédiction la page blanche vous attend tous écrivons. 

Peggy P. 




la nausée 

la nausée s'invite c'en est insupportable 
comme ces sorties en mer mal maîtrisées
ce petit reflux de n'en plus pouvoir
la marée monte odeur salée 

la nausée n'est pas le dégoût 
pas plus que le spleen
elle est ce que l'on imagine
quand on a trop été bercé 

la nausée est plus qu'une lassitude 
empreinte de trop de solitude
sans le vouloir elle donne tout
puis se retire tout à coup

aucun phénomène plus étrange 
ne saurait faire pleurer les anges.

Peggy P.


Ne pleurez pas

Ne pleurez pas
Personne ne mérite vos larmes 
Leur goût est amer
Et leur salinité brûlante 
Ne pleurez pas
Vos yeux vont rougir
Décolorant le maquillage 
Et luisant votre nez
Ne pleurez pas
Vous êtes trop forte pour cela
Gardez ce cœur résistant 
Lâchez vous dans l'intimité 
Mais restez de marbre en public.

Peggy P.





Insomnie

La nuit, cette muse:
La nuit je me relève pour écrire des rimes,
La nuit, cette méduse:
La nuit soudain mon cerveau s’anime.

Période dédiée à la création
La nuit est vierge de toute contrainte
Elle ne m’imposera nulle étreinte
Même si je cherche l’inspiration

Nuit, période de tous les possibles:
Le croyant s’endort sur sa Bible,
Le poète rallume et éteint
La lampe qui lui sert de témoin.

Peggy P.















Nuit profonde 

Nuit profonde des lendemains 
Quelques lumières combattent l'azur
Quelques lumières qui nous rassurent 
Dans cette obscurité sans fin
Nuit profonde tu ne brilles plus
Laissant ta sombritude régner 
Sur le duvet des oreillers 
Dans le silence des inconnus
Nuit profonde tu caches bien ton jeu
Alors que Soleil tente de poindre
Nos rêves tu nous fais tous rejoindre
Dans le sillon des jours heureux 
Nuit profonde tu disparais
Vers les sept heures et demi
Tu nous sors du lit
Dans un fracas qui nous renaît 
Ô nuit profonde quelle tristesse
De te savoir désormais changée 
En ciel trompeur pour initiés 
Dans une matinée qui se presse
Ô nuit profondément masquée 
Par je ne sais quel dieu farceur
Je t'attendrai vers les cinq heures 
Heureuse de te retrouver. 

Peggy P.



Là où tu es désormais
Tu veilles en paix 
Sur nous 
Et pour nous 
Tu es partout:
Aucun lieu
Ne connaît ton absence
Aucune heure
Ne connaît ton départ
Tu restes dans les coins
De nos vies et de nos cœurs. 

Peggy P. 


Deux regards perdus au milieu des étoiles

Comme figés au-dessus du néant

Basculent au fin fond des temps

Passagers d’un voyage sans escale.


Deux cœurs qui ne forment plus qu’un

Comme deux roses au milieu d’un bouquet

S’étreignent tendrement au cœur du jardin

Amoureux qui ne meurent jamais.


Peggy P.












tu as dessiné sur mes mains des tatouages de fiancée écrasé sur mes pieds des pétales de fleurs à l'odeur boisée collé sur mes lèvres des feuilles aux couleurs mourantes alors je t'ai serré fort dans mes bras pour ne pas que tu t'envoles et le froid a pénétré nos corps de sorte que nous ne formions plus qu'un

plus qu'un au milieu de la tourmente plus qu'un pour affronter les tempêtes passées présentes et à venir plus qu'un pour se fondre dans la masse en battant très fort afin d'irriguer tous les méandres de l'amour.


Peggy P.

Je t'ai aimé


Je t'ai aimé

Plus que de raison.

Je me perds souvent 

Quand j'aime,

Je me perds trop

Quand je m'ouvre:

C'est fréquemment 

La chute,

La cadence rompue,

Je n'entends que mes notes 

Qui ne reçoivent aucun écho.

Et mon cœur boîte.

Et mon cœur trébuche.


Je t'ai aimé.

Et si c'était à refaire,

Je t'aimerais.

Et si c'était à choisir,

Je t'aimerais encore. 

Je t'aimerais

Sans que tu me le demandes.

Je t'aimerais

A nouveau,

Nouvellement,

Singulièrement.

Je t'aimerais

Comme on découvre,

Comme on embrasse 

Et comme on serre.

Je t'aimerai…


Peggy P.





















Métamorphose 

            Tisser la toile d'une           araignée
A sa place

        Y prendre au piège tous les maux

Douloureux

         En faire des boules odorantes

Les recracher

         Pour qu’elles éclosent 

Fleurs d'un jour

         Les effeuiller en extraire des pétales

De capiteux parfums 

          Pardonner et redonner vie

En toute innocence. 


Peggy P.














Chine en souvenir


Sur les pierres du grand Hua Shan des siècles de pénitence


Des Hommes qui pensent marchent vers le soleil du matin


En communion les yeux sur l'horizon peuplé de montagnes 


Peggy P.



Saisons


Pluies sur la rivière 

L'été déjà luxuriant 

Faisceau de lumières 

Sur les arbres scintillant 

Font un hiver transparent


Peggy P. 




Pages


Comme des vagues,

Nos pages, se fracassent 

Sur le roc des maisons.

Leurs lettres se désunissent:

Ecume, avec ou sans relents d'embruns,

Elles empruntent un va-et-vient,

Puis se reconstruisent,

Sans cesse,

A point nommé, 

En d'autres pages

Qui se fracasseront,

A leur tour,

Sur le roc des maisons

Et se changeront,

Encore et toujours, 

En d'autres pages.


Peggy P.



Et puis il y a le vent 
Le ventre de la terre attisé 

Les branches sur les routes 

Dans les rivières 

Le temps des pluies

Les gouttes entre les persiennes

Et les feuilles de bananiers

Il y a aussi le brouillard 

L'odeur du pneu brûlé 

La lourdeur des regards

Bien après l'heure du thé

La moiteur dans le dos

La sueur l'odeur du tabac 

Et les corps surexposés

Enfin il y a le froid 

Les neiges du Kilimandjaro

La chevelure du mont Fuji

Les gerçures les doigts gelés 

La respiration coupée 

Les épaisseurs de vêtements 

Et la complainte des babouchkas. 


Peggy P.



Sur la famille



Famille unie dans un noeud rouge un long fil sciemment tressé 


Famille aimante et adorée toujours là toujours présente


Famille d'hier ou d'aujourd'hui à ce cœur enracinée 


Peggy P. 














50 ans


Il a pris le chemin le plus long 

Pour affronter les échecs 

Le plus court pour croiser l'amour

Il lui a fallu plus ou moins de temps 

Pour comprendre ses erreurs 

Plus ou moins de patience 

Pour tendre à la sagesse

Ses sentiments sont restés purs

Dans le labyrinthe du non-dit

La force n'a été que le contrepoids 

De sa gentillesse

Et s'il a déçu 

C'est sans le vouloir

Sa vie n'a été qu’une succession 

De contre-pouvoirs

Tantôt sereine

Tantôt agitée 

Si bien que sur les rivages 

De la vieillesse 

A une moitié de siècle 

Des années à venir 

Il décide enfin

De chasser l'éternel

Mépris 

De son existence.


Peggy P.




Close your eyes  Imagine shapes 
In a kaleidoscope 
An entire life 
Twisting
Like a snowflake.

Peggy P.

Traduction en français par Peggy P.:

Fermez les yeux
Imaginez des formes
Dans un kaléidoscope 
Une vie entière 
Tournant 
Comme un flocon de neige.




Haïku pour la librairie du Phénix, Paris, le 19 août 2023, un grand merci pour l'échange:

Poser quelques mots
Sur les ailes du phénix
Vent dans les bambous

Peggy P.



Elles


Justes ou pas

Mes grands-mères 

Ont connu la guerre

L'éloignement l'exode 

Les privations 

Les amis fusillés bombardés 

Les maris absents


Pour Elles 

La paix fut construite

Pour Elles

Mon cœur sans limites 

J'écris grâce à Elles 

Leur attachement 

Comme ancrage


Mille-neuf-cent-vingt-trois

Ça paraît loin

Je n'oublie pas. 


Peggy P.



1923


Année de naissance 

De mes mamies

Qui ont porté mes parents

Éduqué l'homme et la femme

Veillé sur leurs petits-enfants


Les saules pleureurs 

Pleureront toujours

Elles sont parties


Le temps passe trop vite

On se retourne 

Et déjà il n'est plus


Souvenirs d'enfance heureux

D'adolescence un peu

Puis la nuit reprend tout

Les cheveux blancs apparaissent 

C'est l'épreuve de l'église 

Puis celle du cimetière 

On perd ses repères 


Peggy P.




Les douze signes


Tout se dévoile dans l'infiniment petit un mot des mots parfois une lettre des lettres les étoiles filantes les relient ou les relisent à chacun de leurs passages astrologie quand tu nous tiens !


Peggy P. 


Traduction en espagnol par Alicia, amiga mía:


Los doce signos
Todo se desvela en lo infinitamente pequeño. Una palabra de las palabras, a veces una letra de las letras. Las estrellas fugaces las unen o las leen a cada uno de sus pasajes. Astrología, ¡nos cautivas!




nuit

dans l'ombre

     des arbres

immobiles

      écouter 

le vent

      jouer

avec les branches

le chant 

   des engoulevents 

éclairés 

   par la lune

         et

ce petit baiser

    sur ma joue

       posé 

  délicatement. 


Peggy P.


Traduction en espagnol par Alicia, amiga mía :

noche en la sombra de los árboles inmóviles escuchar el viento jugar con las ramas el canto de los chotacabras iluminados por la luna y ese suave beso en mi mejilla dado delicadamente.



















A un passant


J’étais là solitaire au milieu de cett’ foule.

Grand, un peu voûté, à la chevelure blonde

Un jeune homme me croisa, pareil à la houle

Descendant les escaliers en quelques secondes;


Banal, léger, athlétique et toujours en rythme.

Moi, le cul sur les marches je lisais Baud’laire,

Dans son regard, azur parmi les logarithmes:

La pur’té, la beauté d’un amour éphémère.


La sonn’rie… et plus rien.- Compagnon de toujours

Acceptez le sourir’ d’une pauvre inconnue,

Ou disparaissez comm’ vous le fait’ chaque jour!


Partez bien loin pour que je ne vous retrouv’ plus.

Ainsi, sans vous voir, j’oublierai votre dessin,

Et toute seul’, sans Toi, je souffrirai bien moins.


NB: D'après "A une passante" de Charles Baudelaire.


Peggy P.











matin chagrin


Les rails courent le long des trains 

Paysages grisés par la vitesse

Le terminus reste incertain 

Les passagers descendent sans cesse

RER ou transilien 

En hausse ou en baisse 

La fréquentation du matin

Bien las nous laisse 

C'est le lot quotidien 

Des travailleurs et des princesses

Dans une banlieue qui va qui vient 

Parfois illustrée dans la presse

Une sonn'rie et puis plus rien

Un beau matin les peurs renaissent 

Les portes se referment soudain 

Sur des visages pleins de tristesse.


Peggy P.





















Fleur d'un jour


Fleur d'un jour

Tu perds tes pétales

Corolle éphémère 


Tes couleurs se ternissent 

Et ta douceur s'écaille 

Folies qui se fanent 


Sans pencher ton cœur

Tu manques d'équilibre 

Instant raté


La pluie 

Ne saura te guérir 

Fleur d'un jour


Et les papillons

Riront 

Bientôt de toi.


Peggy P.


Traduction en espagnol par Alicia, amiga mía:


Flor de un día
Flor de un día
Pierdes tus pétalos
Corola efímera
Tus colores se atenúan
Y tu suavidad se descama
Locuras que se desvanecen
Sin inclinar tu corazón
Te falta equilibrio
Instante perdido
La lluvia
No sabrá curarte
Flor de un día
Y las mariposas
Se reirán
Pronto de ti.

















Dalhia 

Soleil de tous les instants.
Dans un verre d'eau ou dans le jardin,

Tu t'épanouis et te répands.
Arc-en-ciel du liseron libertin,
Réchauffe nos cœurs endormis.

Peggy P.

Traduction en anglais par Peggy P.:

Dalhia

Sunshine at all times.
In a glass of water or in the garden,
You flourish and spread.
Rainbow of the libertine bindweed,
Warm our sleeping hearts.














Los murales


Sur les murs: de la douleur, 

Des Hommes qui pleurent 

Sur un passé déjà lointain 

Sur le doute des lendemains. 

Sur les murs: de la sueur, 

Beaucoup de peine, 

Des Hommes qui peinent

Sous le poids d'un dur labeur. 

Sur les murs: du bonheur, 

Des enfants qui courent, 

Vers la joie, vers l'amour, 

Qui rayonnent sans peur. 

Sur les murs: des couleurs, 

Des visages, des sourires, 

Des clins d'œil qui font rire, 

Un paysage enchanteur.

Sur les murs: des écritures, 

Des vers, des paroles, des droits, 

Tout cela dans un même endroit, 

Qui ignorent le mot "censure". 

Sur les murs: ¡ hola a todos ! 

Une, deux, trois cultures, 

Mille pas vers l'aventure, 

La vida, todos unidos. 


Peggy P.


date limite de consommation 


la toute petite souris gratte 

                                de ses petites pattes le fromage pourri 

                 il sent bon               le fromage qui n'a pas servi 

                 recouvert               d'une mince pellicule blanche 

                  fait à souhait              ce serait dommage        de le laisser sur la planche


la toute petite souris gratte

                                  de ses petites pattes

le plastique                qui n'a pas vieilli.


Peggy P.



antenne de tv tv tv tv tv tv tv tv tv tv 

              oiseau perché perché perché 

haut dans les hertz hertz hertz hertz hertz

               liaison indirecte recte recte

un souffle

               oiseau envolé 

                          hi hé 

                          hi hé 

                          hi hé 


Peggy P.



déversoir 


choisir de redire tout le clou de la soirée de retenir les moments prégnants kilogrammes de tendresse au milieu d'un désordre ses quelques mots écrits sur un coin de table m'ont ému jusqu’aux larmes aussi je dis merci à ce serveur qui a reconnu ma solitude et mon désespoir 


Peggy P.





















En hommage à Théodore de Banville,


Sonnet pour Hélios


Lorsque mon ombre et moi dans les soirées moroses,

Nous avions gribouillé nos noms sur des cahiers,

Dans un haut ciel perdu, empreint d'éternité, 

Le soleil nous saignait de son allure rose.


Comme deux ouvriers qui faisaient une pause,

Nous nous laissions baigner alors par la clarté 

Et l'astre du jour, son pourpoint arboré,

Dessinait sur nos joues de rougeoyantes lauses.


Tout réchauffés ainsi de rayons chaleureux,

Nous nous tournions vers lui, redevants et heureux,

Pour sourire à ce point lumineux et joli

Qui dans nos yeux marquait une empreinte moins sombre.

Illuminés, ravis nous lui disions ainsi

Merci de colorer notre triste pénombre.


Peggy P.


















tempête: bouleversement des sentiments coupure d'amour épuisement des forces abattement du cœur soubresauts du corps bourrasques de chagrin inondations de larmes couinements arrachés vents contraires vagues de remords effondrement de la raison constatation de l'ampleur des dégâts sans assurance existence submergée… la tempête a tout dévasté. 


Peggy P.



A tous ces vers


A tous ces vers 

Qui sont venus

Et sont repartis

Trop vite

A tous ces vers 

Réinventés

Sans surpasser 

Les premiers

A tous ces vers 

Qui dans la nuit

Ont su me sortir

De mon lit

A tous ces vers 

Majestueux 

Bientôt oubliés 

Malgré eux

A tous ces vers 

Tantôt cuir

Tantôt velours

Sur vos amours

A tous ces vers

Tant de fois

Redits remâchés 

Reingurgités

A tous ces vers

Qui sans relâche

Ont su m'éviter 

Bien des tâches 

A tous ces vers 

Bien démunis

Qui n'ont pas su

Gagner des prix

A tous ces vers 

Omniprésents 

A chaque heure

Du temps

A tous ces vers 

Jolis mignons

Sans avenir

Sans horizon 

A tous ces vers 

Que le papier

Avale et ravale 

Sans cesse

A tous ces vers 

Postés un soir

Disparus

Le lendemain 

A tous ces vers 

Qui crient parfois

Mais que

L'on entend pas

A tous ces vers 

Longs courts

Mais surtout 

Courts

A tous ces vers 

Pleins de joie

Ou d'amertume 

Ô délaissés 

A tous ces vers 

Que j'n'ai pas bus

Et qui m'auraient

Pourtant aidée 

A tous ces vers

D'avant-hier 

Éphémères

Comme la poussière

A tous ces vers 

Qu'on n'a pas dits

Par peur 

Par déni 

A vous mes vers 

Je vous rassure 

J'écris sans âge 

Et davantage.


Peggy P.




Les yeux grands ouverts

Interrogatifs 

Quand mettez-vous le couvert ? 


Peggy P.




Photos et dessin : Peggy P., Catherine P. (plume, ciels, coucher de soleil, papillon, dalhia), Alicia C.P. et Laurent D. (recueils).

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